La force d’une sélection dépend de l’équilibre des différents compartiments du jeu. Souvent, cet équilibre donne une idée sur la stratégie ou les différents systèmes de jeu qui devraient employés par le coach pendant la compétition.
Pour les léopards, cet équilibre a souvent fait défaut et c’est dont j’ai souvent décrié et cette fois j’ai le malheur de constater la même chose. Au moment où, la plupart des sélections africaines ont clairement défini leurs objectifs avec des groupes bien définis, les léopards ont tergiversé dans le flou et l’amateurisme. Tantôt 31, puis 24, 23 à la dernière minute, des joueurs écartés puis rappelés au profit d’autres moins.
N’empêche, la sélection est là. Nous faisons confiance au coach Ibenge et au staff entier des léopards. Pour cela, je prendrai le temps de donner un avis assez court, non par joueur, mais par compartiment de jeu.
Gardiens…
Il y a un mix de plusieurs qualités avec les trois gardiens. Il y a l’expérience des terrains africains avec Matampi, maitrise et sérénité avec Kudimbana et générosité de Kiassumbua. Ces trois gardiens n’ont jamais joué la CAN. Ce sera donc une première pour les trois. Désavantage ? Peut –être, la balance penchera beaucoup plus sur l’expérience africaine avec Matampi.
La défense…
Nous avons une arrière garde habituelle avec Tisserand, Zakuani, Issama et Lomalisa. Ils ont fait les éliminatoires ensemble et se connaissent bien. Il y a certains automatismes qui se sont créés et qui se valent. Ils forment un avantage tactique très important pour la formation d’Ibenge. Les doublures sont Ikoko, joueur de ligue 1 expérimenté en Europe mais les terrains africains sont une nouvelle aventure pour lui. Nsakala, qui revient d’une période difficile et qui reprend une certaine forme, devrait laisser la place de titulaire à Lomalisa qui logiquement a pris ses marques pendant son absence. Deux doublures dans la défense centrale, Bope et Mbemba qui ont l’avantage d’être polyvalents dans toute la zone arrière et voir même au milieu du terrain.
Ce secteur est bien représenté et ne devrait poser aucun problème au sélectionneur qui bénéficiera toujours d’un recours solide en cas de blessure.
Le milieu du terrain
Emmené par le capitaine Mulumbu, qui certainement est à sa dernière coupe d’Afrique, ce compartiment de jeu est beaucoup plus rempli des joueurs soit techniques ou beaucoup plus physiques. Le seul joueur qui possède les deux qualités, c’est Maghoma, bon à la relance et à la recupération. Mulumba aussi mais dans un registre beaucoup plus timide, mais très intelligent à la relance. Paul-José Mpoku, très important dans la construction du jeu mais fébrile défensivement, idem pour Kebano. Au total, nous avons deux récupérateurs (Mulumbu, Mbemba), deux récupérateurs relayeurs (Mulumba, Maghoma) et deux relayeurs purs (Mpoku et Kebano). Je cite Mbemba ici parce que je sais que le coach l’utilisera dans ce secteur de jeu.
L’attaque
C’est le secteur le plus confus de la sélection. Même si le coach aurait des idées derrière un système approprié, il m’est toujours difficile de comprendre la sélection des cinq attaquants de pointe : Mbokani, Bakambu, Bolingi, Bokila et Kabananga. Certainement, le cas de polyvalence pourrait justifier ces choix, mais ces deux joueurs Bokila et Kabananga sont-ils si forts sur les ailes ?
Avec Bakambu et Mbokani et Bolingi il y a un mix de force (pivot) et de courses dans la profondeur. Après Bokila pourrait, grâce à son expérience, toujours être complémentaire à Mbokani ou Bolingi, mais que vient faire Kabananga dans tout ça ?
Je reste sceptique par rapport à sélection et je ne vois pas son apport dans le groupe.
Il ne restait plus que deux places pour deux ailiers type ! Botaka et Mubele… On connait les deux, des dribbleurs, tête basse et souvent égoistes. Mais leur expérience apportera beaucoup.
Bonne chance aux 23 de Ibenge et que la CAN 2017 soit un succès comme ce fut le cas en 2015.