Le 22ème championnat de la Ligue nationale de football (Linafoot) entamera, dans quelques jours, sa dernière ligne droite avec le début du play off. Comme d’aucuns le savent, ce championnat n’est plus sponsorisé depuis quelques années maintenant et souffre cruellement des moyens pour son développement. Un véritable problème qui nécessite des solutions appropriées. Mais, pour ce faire, l’environnement qui entoure ce tournoi ne permet cependant pas aux potentiels partenaires de venir marchander leurs images à cause des problèmes récurrents de sécurité au niveau de différents stades.
Constant Omari Selemani, le président de la Fédération Congolaise de Football Association (Fécofa), est revenu sur ce sujet lors de sa dernière sortie médiatique : « Nous avons l’habitude de dire une chose : l’argent n’a pas besoin du bruit. L’argent a besoin du calme. L’argent a besoin de l’organisation. L’argent a besoin de la stabilité. C’est ça l’argent. Ne pensez pas que ces hommes d’affaires que vous voyez courir les rues sont des philanthropes. Il y a des spécialistes qui ont estimé des budgets de 11, 17 ou 60 milliards de dollars. Aujourd’hui, on a un budget de combien ? 4 milliards et quelque …n’est ce pas? Est-ce que cet Etat mérite ce budget ? C’est pour vous dire que l’activité économique ne fonctionne pas. C’est ça la réalité. Et quand une activité économique ne fonctionne, assorti de tout ce que nous avons là, la cruelle de tâche dans ce pays. Un jour je l’ai expliqué ici. Aujourd’hui Vodacom est en face de nous ici. Quel est son intérêt réel ? Il vient sponsoriser et on lui dit de payer encore la TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée) alors qu’ailleurs si vous sponsorisez, vous ne payez pas cette taxe. Vous êtes défiscalisé sur ça. Je paye déjà dans les revenus, si mon chiffre d’affaire est par exemple de 10, 15 millions dollars, je paye déjà la TVA sur les 15 millions, mais dans le 1 million que je mets dans le football là bas on me demande encore de payer la TVA. Ça pose énormément des problèmes. Il y a des sponsors qui viennent. Les pourparlers continuent mais comme je l’ai toujours dit, il faut sécuriser les sponsors. Personne ne peut mettre son argent quand il ne se sent pas en sécurité, personne ne peut mettre l’argent par philanthropie. Vous voulez sponsoriser une activité à travers laquelle une équipe perd normalement et est éliminée de la Coupe de Confédération des clubs, au sortir, vous cassez les vitres, vous cassez n’importe quoi. Est- ce que ça fait sérieux ? Quelle image vous projetez ? Vous avez vu lorsqu’il y avait crise à la FIFA. Quel a été le premier réflexe des sponsors ? C’était de partir parce que c’est lié à l’image. D’autres nous ont traités même d’entreprises mafieuses en disant qu’on ne peut pas lier notre image à vous parce que vous êtes des mafieux. Ça c’est au niveau suprême. Mais nous ici, quelle image nous projetons ? Quand on voit un match se jouer, ça se solde toujours par l’exercice des biceps, mais quelle image vous projetez ? Est-ce qu’un sponsor acceptera de lier sa marque à une compétition pareille où les gens passent leur temps à se boxer, à se taper dessus ? C’est un problème complexe mais, nous, nous ne faisons pas attention », s’est-il insurgé devant cette situation.
Selon le président de la Fécofa, des négociations sont malgré tout en cours avec d’autres partenaires pour essayer de trouver le plus vite possible du soutien à ce championnat qui en a cruellement besoin.
Michel TOBO