Les Léopards de la République Démocratique du Congo (RDC) n’iront pas au Cameroun pour la 33ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Les Fauves congolais ont été sortis après leur cuisante défaite (0-3) devant les Panthères du Gabon qui a coïncidé avec la courte victoire (1-0) de la Gambie devant l’Angola lors de la 5ème journée.
Après ce choc de l’élimination, les langues ont commencé à se délier pour trouver les responsables à cet échec. Le capitaine des Léopards, Marcel Tisserand, lors de la conférence de presse d’avant-match face à la Gambie, a donné un coup de gueule incriminant notamment l’organisation et la « vieille » pelouse synthétique du stade des Martyrs de la Pentecôte de Kinshasa parmi les causes, selon lui, de cette élimination. Si le joueur de Fenerbahçe (D1 Turquie) a raison en pointant du doigt l’organisation notamment l’arrivée « tardive » à Franceville pour jouer face au Gabon. À ce propos, le président de la Fédération Congolaise de Football Association (Fecofa), Constant Omari Selemani, a balayé d’un revers de la main ce point lors de sa récente sortie médiatique chez nos confrères français de Canal+, en déclarant que les joueurs avaient eu suffisamment le temps de se reposer, le coup d’envoi étant prévu à 17h alors que la délégation est arrivée 16 heures auparavant et a affirmé que la prestation de l’équipe était nulle lors de ce match. Là où Marcel Tisserand n’a pas totalement raison, c’est au niveau de la « pauvre et vieille pelouse synthétique » du stade des Martyrs qui a presque 9 ans depuis qu’elle a été implantée.
Nous sommes bien évidemment d’accord que cette surface n’a plus lieu d’être mais est-ce qu’elle peut vraiment faire partie des causes de l’élimination des Léopards? Pas plus tard que le lundi 29 mars, les Fauves congolais ont pris le dessus petitement, certes, sur les Scorpions de la Gambie (1-0), ce qui avait manqué à cette sélection durant presque toute cette campagne. Cette même sélection s’est qualifiée à la CAN en Egypte en 2019 sur cette même pelouse avec Tisserand sur le terrain. Les trois autres précédentes qualifications ont été acquises sur la même surface. Pourquoi c’est maintenant, après l’élimination, qu’on doit commencer à indexer cette pelouse ? Pourquoi dès le premier match face au Gabon à Kinshasa, la sonnette d’alarme n’a pas été tirée ? En bon capitaine, Marcel Tisserand aurait dû monter au créneau en ce temps là pour alerter sur cet état des choses. C’est pour dire quelque part que tout le monde est responsable de cet échec.
Le capitaine des Léopards a maintenant l’occasion de prendre des responsabilités devant la nation, à deux mois de l’entame des éliminatoires de la Coupe monde, Qatar 2022, pour que cette sélection ne reste plus sur un échec dans ce tournoi. C’est le moment de réclamer, haut et fort, qu’est-ce qu’il faut aux Léopards pour commencer un nouveau cycle qui les amènera à des succès dans les mois à venir ? L’heure est venue où l’ensemble de cette sélection doit s’assumer. Espérons que cette fois-ci ce sera la bonne.
Michel TOBO