La Fédération Congolaise de Football Association (Fécofa) a fait savoir au Tribunal Arbitral du Sport (TAS) son incapacité, malgré sa bonne volonté, d’ordonner à la Ligue Nationale de Football (Linafoot) de faire jouer les 6 journées restantes du Championnat national. Elle l’a fait savoir dans une correspondance datée du vendredi 15 août dernier.
Dans cette lettre, la Fecofa dit être confrontée à des circonstances matérielle et réglementaire contraignantes héritées d’une organisation antérieure à son mandat (Ndlr: les gestionnaires actuels du Comité de Normalisation ont été nommés le 3 juillet dernier alors que ce sont les anciens qui ont pris toutes les décisions liées notamment à l’arrêt du championnat le 27 juin). Cependant, la Fécofa laisse ouvert la possibilité d’une solution concertée tout en réaffirmant sa volonté de respecter la sentence du TAS.
En réponse, le TAS reste ferme sur sa décision rendue et l’a fait savoir à toutes les parties. Mais comme depuis l’entame de cette affaire, un souci se pose concernant la mise en pratique de cette décision, le TAS ne disposant d’aucun moyen de contrainte si ce n’est la bonne foi des parties qui reconnaissent sa compétence pour statuer sur certaines affaires comme dans le cas précis. Dans ses nouveaux statuts (articles 74 et 75), la Fécofa est disposée à faire respecter une décision du TAS conformément aux statuts de la CAF et de la FIFA. Mais officiellement, ces deux instances, qui ont les moyens de contrainte vis-à-vis de la Fécofa, n’ont pas été saisies par le TAS pour faire exécuter sa décision et ne sont pas obligées parce que cela relève de leur bonne foi comme toujours dans ces genres de situations. Maintenant au regard du contenu explicite de sa lettre, la Fécofa va-t-elle se donner une punition à elle-même? C’est à cette grosse interrogation que l’opinion publique sportive nationale est suspendue pour le moment. Ne pas faire respecter la décision du TAS, cela voudrait tout simplement dire que la Fécofa violerait elle-même ses propres statuts.
Selon des sources concordantes, la CAF a ouvert sa plate-forme d’enregistrement des joueurs pour les compétitions africaines interclubs aux équipes qualifiées cette saison et le match entre Lupopo et El Merreikh (Soudan) a été confirmé, ce qui laisse présager que la décision du TAS ne sera pas exécutée ni par la Fecofa, ni par la CAF encore moins par la FIFA.
Pour rappel, le 16 juillet dernier, le TAS avait ordonné de faire jouer les 6 journées restantes du Championnat national après l’appel de Mazembe. S’il est vrai que les décisions du TAS ne souffrent pas de contestation mais il restera un souci concernant leur applicabilité. Un exemple à prendre concernant ces genres de cas est le litige qui a opposé V.Club à la Fécofa il y a 4 saisons où les Dauphins Noirs de Kinshasa, sur décision du TAS, avait remporté le titre alors que la Coupe avait été déjà remise comme par hasard…au TP Mazembe. Ce dernier, malgré les lettres écrites par la Fécofa lui intimant les ordres de retourner le trophée, n’a jamais exécuté cette décision. Et c’est ce qui risque d’arriver parce que les décisions du TAS n’ont malheureusement pas de caractère contraignant parce que dépendant de la bonne foi des parties.
Cette saison, le TP Mazembe s’est fait retranché 6 points pour avoir aligner un joueur litigieux et c’est qui l’a mis hors course pour le titre. Mais hormis cette décision, l’équipe n’a pas très bien négocié les deux derniers matchs qui l’ont cloué davantage.
Michel TOBO